Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

l'arnaque

Publié le par Kolia

Pour qui aime les clips et les réalisateurs vaguement indépendants, il existe une collection de dvd qui reprend tous les clips et toutes les pubs de certains auteurs, avec parfois en plus des courts-métrages de jeunesse et des interviews, comme les travaux de Spike Jonze ou Michel Gondry, pour ne citer que les plus connus.

Le dvd dédié à Gondry est très bon, par exemple. Gavé à ras-bord de clips de groupes plutôt bons dans l'esemble, il propose en plus des petits films d'animation réalisés alors qu'il était étudiant, ou encore des vidéos faites pour son groupe, Oui-Oui.

Seulement voilà, c'est une collection qui est super chère. Quand j'ai acheté l'opus sur Gondry pour l'offrir à ma soeur, j'ai déboursé de quoi m'acheté une saison d'une bonne série télé.

Alors quand je suis tombé sur un dvd de cette collection d'occasion, je n'ai pas hésité longtemps.

C'en était un sur Jonathan Glazer, qui est un mec que je ne connais pas, mais qui, au vu de la jaquette, a fait des clips pour plein de groupes que j'aime bien : UNKLE, Massive Attack, Jamiroquai, Nick Drake, Radiohead, Blur et Richard Ashcroft, je partais sur un bon a priori et étais tout excité en enfournant le disque dans mon lecteur.

Hélas, c'était sans compter sur la propention de Glazer à tout gâcher.


"Hé hé, je suis une sombre merde!"

A part deux ou trois bons trucs (allez, j'en ai compté trois : le clip de Jamiroquai, et deux pubs pour Levi's), je me suis rarement autant ennuyé devant un dvd. 

D'une esthétique poussive et maniérée ("Hé hé, je vais mettre du noir et blanc, c'est léché le noir et blanc, c'est cool, hop, tiens, et je vais mettre des gens qui pleurent et d'autres qui sautillent, oh putain c'est puissant"), ses clips choquent surtout par la prétention qui s'en dégage : au lieu de mettre sa mise en scène (de branquignolle) au service de la musique, il utilise la musique pour mettre en scène une histoire à lui, souvent chiante. Pire, il se permet même de faire parler ses personnages sur la musique, de la couper pour mettre une autre musique, ou pour caser des gags pourraves ("alors là, la musique s'arrête, Richard Ashcroft se lève, très mystérieusement, il se dirige vers la salle de bain, très lentement, hein, et là, genre on s'attend à un cadavre dans la baignoire, et ben en fait non, il pisse, et là la musique reprend. Cool non?").

Sorte de David Lynch du pauvre, Glazer a même trouvé le moyen de gacher une chanson de Radiohead : son style ampoulé fascine tellement (oui, j'ai passé des minutes entières à pousser des cris comme "oh là là", "oh c'est pas possible", ou encore "non mais c'est pas vrai". Il faut dire que Glazer case des chevaux, des ralentis ou des hotels dès qu'il le peut) qu'on en oublie la musique derrière.

Je me suis bien fait entubé encore.

Commenter cet article
H
Ca vous apprendra à ne pas acheter les DVD de réalisateurs de seconde zone.
Répondre
K
J'achete ce que je trouve aussi, hein.