Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

un joueur averti en vaut deux

Publié le par Kolia

Après de longues heures passées à déambuler sans hâte entre les bungalows de l'île de Banoï, les pieds dans l'eau, la peau rougie par le soleil, après avoir couru dans les rues délabrées de sa capitale, visité en vitesse ses égouts tortueux, pénétré dans la jungle antédiluvienne qui borde ses cités hostiles, pour finir à la prison vetuste posée sur un caillou au large des côtes alors que je n'ai même pas goûté aux plaisirs interdits du tourisme sexuel, je peux le dire, le jeu vidéo Dead Island, c'est de la merde.

 

Sorte de réponse anarchique à la mode des vampires, les zombies et les oeuvres qui s'y rapportent tournent autour du même sujet : des survivants, des morts vivants et un hélico à la fin. D'où un faible renouvellement des thèmes abordés, ce qui n'empêche pas de m'exciter comme une pucelle hystérique à son premier concert de Justin Bieber, One Direction ou n'importe quel groupe de bellâtre à la mode voué à l'oubli au moment où vous lirez ces lignes à chaque fois qu'un nouveau truc sort.

 

Alors quand j'ai vu le premier trailer de Dead Island, très beau et franchement bien foutu, qui mettait en avant une chose jamais vu dans un truc de zombies, à savoir son décor sur une île paradisiaque, j'étais très pressé de mettre les mains dessus. Puis les premières vidéo in-game et les premières images ont filtré, et il allait faloir se faire une raison, le jeu allait être un peu moche. Ce qui ne m'a jamais gêné : si un bon jeu est moche, c'est pas grave. Si un bon jeu est beau, c'est tant mieux.  Quand les premières critiques sont tombées, même si globalement les notes étaient bonnes (je n'ai lu qu'une seule critique vraiment négative), on pouvait sentir, de manière générale, une pointe de déception. Je me suis donc dit que j'attendrais une baisse éventuelle de prix pour me le prendre.

 

C'est là que Jérémy intervint. Il voulait qu'on joue ensemble en ligne, ce qui m'allait très bien, car j'ai toujours envie de jouer en ligne, d'autant plus avec lui. Il fallait qu'on se trouve un jeu auquel on pouvait jouer tous les deux tout en papotant, et c'est là qu'il m'a dit :

 

"Mec, Il faut qu'on se fasse Dead Island, ça a l'air mortel."

 

J'étais moins chaud, mais je l'avais rarement vu aussi motivé par un jeu multijoueur, donc je n'ai pas essayé de l'en dissuader, surtout que je lui avais fait acheter Call of Juarez : Bound in Blood l'année dernière pour qu'on joue ensemble, et que ça ne lui avait pas du tout plu. Je tentai de me rassurer en me disant que les mêmes développeurs étaient derrière les deux jeux.

 

Je trouvai le jeu d'occasion, je le payai cher, et j'y jouai le soir même, un peu tout seul d'abord, pour voir à quoi j'allais devoir m'attendre en ligne.  Difficile, moche mais plutôt marrant finalement, on s'y est mis avec beaucoup d'enthousiasme au début, charclant du zombie par grappes, bottant des culs et collant des beignes. Mais au bout de quelques heures, la lassitude a commencé à pointer le bout de son nez, toujours les mêmes décors, toujours les mêmes quêtes stupides, toujours le même doublage à côté de la plaque, et toujours pas d'histoire. A celà s'ajoutait les gueules de cons de nos protagonistes, ce qui aidait en peu l'immersion et notre envie de s'attacher à eux..

 

Quand on a fini de faire les guignols sur la plage, le jeu nous a envoyés en ville, et ça a relancé un peu l'intérêt : rien de tel qu'un changement de décor pour recharger les batteries (ami lecteur, cette belle pensée peut s'appliquer à ton couple si il bat de l'aile!). Mais bon, assez vite, à force de morts brutales et de missions à la limite du débile, on a décidé d'en finir au plus vite et de tout faire en ligne droite.

 

Et c'est là que le jeu vira carrément Tintin au Congo (ou pour ceux qui suivent mon blog, Buck Danny et les Japs attaquent!). Dans la jungle se trouvait un complexe scientifique un peu louche, dont les éminents locataires nous ont demandé d'aller voir un peu ce qui se passait dans une tribu locale. Bon, pourquoi pas. Seulement, quand, en 2012, la tribu que le développeurs nous proposent est une espèce de cliché qu'on avait pas vu depuis un moment, la seule réaction est le rire nerveux : un pauvre regroupement de trois cases miteuses remplie par des Noirs cannibales qui se déplacent comme des macaques, c'est carrément abusif.

 

Après ça, ce n'est pas mieux : les scientifiques qui sont surpris d'entendre une "sauvage" parler leur langue après l'avoir enfermée dans une cage, abandon de femmes au milieu de prisonniers affamés, le jeu a réussi à me mettre mal à l'aise par la bêtise de son propos et de son éxecution, tout en nous offrant de grands moments nanars très drôles.

 

Mais rassurez-vous, à la fin du jeu, tout le monde s'en sort. Dans un hélico.

Commenter cet article
V
Très bon site ! Je le trouve très vivant, bien pensé en plus il a plutôt belle gueule et les illustrations sont chouettes ! Je vous souhaite bonne continuation et un bon courage pour la suite et la continuité de ce magnifique site
Répondre
V
Un blog de haute qualité.C'est le type de blog qui me plaît et dont lesquels je partage mon point de vue modeste.
Répondre
V
Bravo pour votre site, l'accès est facile et le contenu est très riche. Je vous remercie pour ce merveilleux partage. Et je vous encourage de continuez ainsi. Bon continuation
Répondre