lettre ouverte à pierre murat et aurélien ferenczi
Messieurs,
Etant un homme à la critique facile et injustifiée (ce blog entier est une gloire à mes prises de positions stupides et mes brusques changements d'avis), il
m'est assez délicat de vous blamer pour les feuilles que vous souillez de votre incontinence dans Télérama. Mais bon, parfois, il n'y a plus de papiers, et on prend ce qu'il y a. Je le sais, je
le fais.
Mais contrairement à vous, je ne suis pas payé pour étaler mes traces de pneu à la face du monde.
Non, parce que bon, qu'on aime Sin City, c'est un peu la honte, mais ça passe encore, qu'on écrive comme un pied, c'est un peu délicat, mais que voulez-vous, ça n'a pas empêché Clara
Dupont-Monod d'obtenir des prix littéraires, mais qu'on ose comparer Là-Haut à Ghost in the Shell 2, faut pas être complètement demeuré quand même?
Déjà, pour ne pas avoir aimé Là-Haut, ne faut-il pas être une sorte de nazillon de seconde zone enfileur de phoques? Je me pose très sérieusement la question. J'en ai lu des critiques
franchement bidon, mais j'en ai lu de très bonnes sur des films très mauvais. Le site Nanarland en est rempli, par exemple. Ou je me rappelle ce superbe poème en alexandrin sur Beowulf, avec
Christophe Lambert, dans Positif. Je ne cherche pas à remettre en question le métier de critique ou de lancer une polémique sur la frustration de ces gens de ne pouvoir exercer le métier qu'ils
jugent avec suffisance et subjectivité, non non.
Mais là, Pierre Murat, avec votre critique de Là-Haut, vous être ridicule.
Vous trouvez même que Le Monde de Nemo, un des Pixar les plus mauvais (mais film formidable malgré tout) est meilleur!
Se peut-il que vous ayez menti sur votre CV pour vous faire embaucher?
Je demandais à ma copine l'autre fois si on ne devrait pas se réabonner à Télérama, pour le programme télé au moins, et puis je me suis rappelé pourquoi on a arrété : à cause de vous, messieurs,
et votre goût implacable pour la merde et vos décisions sans appel pour la faire passer pour des merveilles de la nature.
Moi aussi parfois je fais des gros cacas, superbes et parfaits, et ça me fend le coeur de tirer la chasse.
Mais je le fais.
Je ne les publie pas.