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dark shadows
Qui l'eut cru? Le dernier Burton est mauvais.
Certes, la bande annonce n'augurait rien de bon, mais là, dès le premier plan du film, j'ai su que ce serait naze.
Depuis que Burton a découvert qu'on pouvait faire des décors numériques et que c'était moins chiant et plus rapide que des décors en studio (ou naturels), c'est bien simpe, il n'utilise plus que ça, car c'est une feignasse. Ainsi, le film s'ouvre sur un plan en 3D bien dégueulasse, et pour le spectateur, un terrible constat s'impose dès le premiers mots prononcés par la voix off de Johnny Depp : Tim Burton ne sait pas (ne sait plus?) raconter d'histoires. La voix off décrit asolument tout ce qui se passe à l'écran - à ce moment là, autant mettre un texte défilant sur fond noir, on aurait tous gagné du temps, et ça aurait été plus agréable à l'oeil.
Car non seulement les décors en 3D sont très mal faits, mais il faut voir que la photographie est absolument immonde, saturée de couleurs criardes sur un plan, pour enchainer sur une scène bien sombre dans laquelle on ne voit rien. Il y a même une explosion rose, chose que l'on n'avait pas vu depuis Batman Forever, qui est, je le rappelle, une production Burton.
A ces menus défauts s'ajoute une histoire assez molle du slip, où il ne se passe pas grand chose, le film ayant constamment le cul entre deux chaises, oscillant entre comédie pouêt pouêt et film d'horreur, sans parvenir à trouver l'harmonie d'un Fantômes contre Fantômes, par exemple. On est ballotté d'une scène à l'autre sans trop comprendre comment on est arrivé là, et ce n'est pas la mise en scène qui aide à s'y retrouver. Il doit y avoir en tout et pour tout moins de dix décors dans le film : l'extérieur de la maison de la famille Collins, le salon, le bureau, une chambre, le bureau de la sorcière, une place près du port de la ville, un chantier et une falaise, pour ceux qu'on voit plus d'une fois. Et bien croyez-le ou non, il est impossible de savoir où se situe quoi par rapport à qui. Même pas où est le bureau par rapport au salon, c'est vous dire la maitrise qu'a Burton de l'espace.
Beaucoup de personnages ne servent à rien, comme celui interprété par Helena Bonham Carter (hé, coucher avec le réal ouvre beaucoup de portes...), et la plupart sont de sales connards dont on se contrefout, pas très bien dirigés par un Burton qui leur fait faire à tous plus ou moins la même chose, donc je ne cache pas avoir suivi ce film la paupière lourde et la machoire à la limite du décrochage.
Le seul personnage pour lequel on a de l'empathie, maintenant que j'y pense, c'est la méchante de l'histoire, Eva Green. C'est Johnny Depp le méchant en fait : après avoir usé sur elle de son droit de cuissage (c'était une servante au service de sa famille), il la laisse tomber pour une fadasse à grands yeux digne de son rang, et quand on apprend qu'elle est devenue riche dans les années 70, il va tout faire pour la faire pour la rendre pauvre. Ca lui apprendra à cette connasse à vouloir échapper à sa classe sociale minable. Voilà le message du film, offert par les établissements Burton.
Mais tout n'est pas mauvais non plus, contrairement à Alice au Pays des Merveilles. Il y a quelques gags qui m'ont fait sourire, et la musique composée par Elfman n'est pas mal, de même que la b.o., plutôt bonne, à défaut d'être originale.
Quant à une des rares bonnes idées du film (le visage de la sorcière qui se craque comme une coquille d'oeuf, ou de la porcelaine), elle est complètement pompée sur Coraline. C'est Henry Selick qui doit être content.
Mais bon, je ne m'en fais pas, j'ai regardé les critiques sur internet : tout le monde dit que c'est le meilleur film de Burton.
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