class 1984

Publié le 9 Janvier 2011 par Kolia

Catégories : #The Great Mustache vous parle de cinéma

"Orange Mécanique remis à l'heure des pires mythes contemporains" L'HUMANITE.

"Un cri d'alarme à la nouvelle jeunesse américaine..." LE MATIN.

Alors tout de suite, en guise d'introduction, rappelons que Class 1984 date de 1982 et qu'Orange Mécanique du début des années 70,et que dans la mesure où ce dernier film n'est pas daté et se positionne plutôt comme intemporel, il n'y a pas vraiment lieu de les comparer. Je vois bien le critique quinquagénaire de Le Matin pendant la projection, ne pigeant rien à ce qui voit sur l'écran, vaguement effrayé par la jeunesse dépeinte dans le film, mais se sentant obligé d'aimer ça, de peur de passer à côté de quelque chose, de rater le film culte.

Class 1984, c'est quoi? Eh bien, bien avant l'avènement de films sur la violence à l'école comme The Substitute, The Substitute 2 ou encore The Substitute 3, il y a eu Class 1984.

Ca commence très fort : après un texte qui explique que le film est inspiré de faits réel mais malgré tout une fiction et que hé, bon, hein, on sait jamais tout peut arriver, le film démarre vraiment sur une musique absolument nulle composée par Lalo Schiffrin et interprétée par Alice Cooper (complètement has been en 1982, mais j'imagine que Mark Lester, le réalisateur, pensait que ça faisait jeune et dans le coup), "I am the future", et on voit des images de jeunes dans les rues, qui fument des joints et s'habillent n'importe comment.

Ceci n'a pas l'air d'inquiéter plus que ça Andy Norris (interprété par Perry King), jeune professeur de musique remplaçant à la coiffure impeccable, heureux comme tout de commencer son nouveau job. Il croise un collègue, Terry Corrigan, qui a un flingue dans sa malette, entre deux feuilles de cours et un sandwich, et les deux hommes, sans que l'on sache trop pourquoi, deviennent ami. Comme quoi, on peut être un vieux prof aigri par son travail et méprisant les élèves et trouver sympathique un jeune noob qui croit encore à la force de la pédagogie et au pouvoir de l'école. Ca doit être le brushing de Norris.

Pour entrer dans le lycée, il y a un portique et des agents de sécurité qui fouillent les élèves, mais certains sont très malins et réussissent à faire passer des rasoirs en douce.

Dans la classe de Norris, il y a Michael J. Fox, tout jeune et joufflu (grassouillet même, il a des petits nichons), le comique gentil garçon de service, mais surtout Peter Stegman (Tim Van Patten, un jeune à la bouche très pulpeuse), chef d'un gang nazi (oui, ils sont vraiment méchants : la première fois qu'on les voit, ils font un salut hitlérien, comme ça, sans trop de raison, et sous leurs vestes des Clash, ils portent des t-shirt avec des croix gammées. Quand je vous dis qu'ils sont méchants) composé de trois mecs et une nana, qui a la main mise sur le lycée. Il se fait trop de thunes en dealant de la drogue dans les wc, et quand un autre gang veut prendre sa part du marché en revendant sa came sur le territoire, ils n'hésient pas les mecs, ils cassent la gueule à tout le monde.

On apprend que la femme de Norris est enceinte de 73 jours et que tout se passe bien. On se doute, en voyant la maison du couple, que c'est elle qui rapporte de l'argent dans le ménage, car il s'avère plus intéressant de regarder la déco intérieure que d'écouter leurs dialogues (il y a pourtant trois mecs au scénario).

Peter Stegman est en fait un génie du piano, mais ça ne l'empêchera pas de se faire récaler par Norris pour le festival de la fanfare de fin de trimestre. On ne sait pas trop pourquoi, ça a l'air de le chagriner. Pour se calmer il sort avec ses potes en boite punk, où d'autres jeunes se jettent les uns sur les autres sur de la musique de sauvage. L'occasion pour le spectateur de voir l'étendue des activités de Stegman : il recrute un jeune chevelu et prostitue une fille.

Norris se fait agresser un soir, en rentrant du resto avec sa femme : des jeunes masqués l'arrosent de sang. Cette jeunesse ne connait pas de limites. Ce film est vraiment un cri d'alarme à la jeunesse américaine - non, on ne fait pas ça en France.

Le problème de Norris, c'est qu'il est trop zélé. Quand il patrouille dans les couloirs, il ne peut pas s'empêcher d'aller fouiner aux toilettes pour empêcher Stegman de revendre de la drogue à un copain de Michael J. Fox. Mais il arrive trop tard, le jeune est complètement défoncé, alors du coup il monte en haut d'un mat et s'écrase comme un vieux flan. Michael J. Fox sait bien bien qui a revendu la coke, puisqu'il était là, mais il ne veut rien dire aux flics. Il a PEUR.

Pour se remonter le moral, Norris et son pote Corrigan vont se prendre une bière, mais en chemin ils croisent Stegman qui agresse Michael J. Fox et une nana qui a une coupe de cheveux horrible, alors ils interviennent. Corrigan est blessé à la main, et pour se venger les voyous tuent tous les animaux du laboratoire du professeur (oui, j'ai omis de le préciser, Corrigan est prof de bio et il adore ses animaux). Dans le décor, on peut voir un chat pendu.

Michael J. Fox finit par se faire poignarder, mais tout va bien, il ne perd qu'un rein. Après, il se passe beaucoup de chose, pas forcément dans cet ordre d'ailleurs : Norris est accusé d'avoir frapper Stegman, il a un procès au cul, Corrigan pète un cable, sort un flingue en classe, ne tue personne, sort la nuit pour essayer de tuer les salauds qui ont pendu son chat, mais aveuglé par la colère il conduit comme un ane et sa voiture explose Norris est content de voir qu'il y avait tant d'élève à son enterrement, Stegman est en fait un fils à maman, le jour du festival de la fanfare approche, les élèves sont prêts, la femme de Norris a peur mais ne veut pas aller chez sa mère, et comme on le répète plusieurs fois, on se doute bien qu'il va se passer quelque chose avec elle.

Et ben ça ne rate pas : elle se fait violer par Stegman et ses potes le soir de la représentation. La fille du gang prend des polaroids, pour garder un souvenir.

Norris s'inquiète, sa femme est en retard, mais il a vite des nouvelles d'elle : la fille lui rapporte une photo. Norris voit rouge, il plante tout le monde, les élèves, les parents d'élèves, les profs, et part chercher sa femme. C'est l'heure de la VENGEANCE.

Pour faire court, il les tue tous un par un dans les sous-sols de l'école, de façon plus ou moins dégueu : un mec tronçonné, un autre brûlé, un autre écrasé par une voiture (c'est un sacré sous-sol), et Stegman est défenestré ET pendu, tombant pile poil pour le final de la fanfare.

La musique du générique du début commence, c'est la fin du film, un texte nous apprend que Norris ne sera pas poursuivi car il n'y avait pas de témoins. TOUT EST BIEN QUI FINIT BIEN.

Et sa femme? On s'en fout.

Pour les fans, sachez que Mark Lester est le réalisateur de Commando, avec Schwarzenneger.

Un grand merci à mon collègue Vincent, qui m'a offert le dvd.