buck danny
En septembre, les éditions Casterman et ces cinglés des éditions Moulinsart se sont fait coller un procès au cul car certaines associations jugeaient Tintin au Congo raciste. En quoi Tintin au Congo est-il plus raciste que Tintin et les Soviets (qui est pourtant bien gratiné), je n'en sais rien du tout, dans la mesure où j'ai toujours lu ça comme un témoignage sur la façon de penser d'une époque que comme une opinion politique de la part d'Hergé. Je pense d'ailleurs que c'est dans cette optique là que certains profs de français font étudier ça à des collégiens.
D'autant plus qu'il y a bien pire que Tintin : y a Buck Danny les mecs.
On peut trouver pour 1,99 euros le tome 1 chez tous les marchands de journaux, et à ce prix-là, ça vaut carrément le coup. Un nanar en bd, on n'en voit pas si souvent que ça.
J'ai photographié quelques cases assez marquantes.
Donc au début Buck Danny raconte un peu sa vie et explique comment il a fini dans l'armée, grosso modo parce qu'il n'avait rien d'autre à faire. Un peu plus tard dans l'histoire, au détour d'une case, ce n'est plus lui qui raconte l'histoire mais un narrateur qui explique au lecteur ce décrit ce qui est dessiné, ce qui rend cette bd très digeste à lire.
Bref, dès la première page Buck Danny montre une perspicacité à toute épreuve :
Ni une ni deux, il fait ce que fait tout homme qui se respecte : il fayotte.
C'est comme ça qu'il se fait plein de copain, où qu'il aille.
Bon, il s'avère que Lee est bel et bien fourbe, il se fait toper par Buck et son poteau alors qu'ils glandouillaient dehors. Mais Buck Danny, il faut pas lui baver sur les rouleaux, il attaque Lee (par derrière, quand même, il faut le signaler).
Seulement, Buck aurait mieux fait de s'entrainer, parce qu'entre la théorie et la pratique, il y a tout un monde...
... parce que là il se fait bien rétamer. Il faut dire que le Ju Jitsu ne mérite même pas l'appelation d'"art martial" tant ses techniques sont fourbes et basses.
Bon, il se passe pas mal de choses en 56 pages, et de temps en temps on nous montre le point de vue de l'ennemi :
Pour un mec qui a commencé dans la marine, il s'avère que Buck est un pilote hors pair. Bon, il ne ménage pas ses avions, qui passent plus de temps à se faire réparer qu'en vol, et au bout d'un moment il se fait descendre (non sans avoir détruit la kyrielle d'ennemis qui l'ont abattu). Ce qui donne droit à un superbe faux raccord, chose assez rare dans la bande dessinée :
Dans l'eau il y a des requins. L'occasion pour lui de tester des techniques imparables (qu'il a sûrement appris au Connecticut College) :
Et ça marche! Waouh! Bien joué Buck! Il se retrouve sur île où il y a... des cannibales. Mais rassurez-vous, il s'en sort avec l'aide d'une indigène élevée par un missionnaire (qui s'est fait bouffer par les membres de sa tribu). Un bateau passait par là, et Buck n'a même pas besoin de s'encombrer de la nana, puisqu'elle meure d'une lance jetée par l'un des siens.
Ce bon vieux Buck retourne sur son bateau.
Bien joué Buck Danny!