scott pilgrim
Je ne sais plus très bien dans quel but j'ai crée ce blog il y a cinq ans (il me semble que je voulais faire des billets d'humeur sur tout et n'importe quoi en fustigeant de façon gratuite et autant que possible Guy Carlier, et par la suite je suis tombé dans les travers du journal intime public - ce qui m'a attiré beaucoup de lecteurs mais dont j'ai très honte maintenant), mais j'ai comme le sentiment qu'il s'oriente de plus en plus vers des critiques de films ou de bandes dessinées, comme si mon avis avait de l'importance et qu'il orientait des gens dans leurs choix de films.
"Oh, t'as vu, ils passent "Le Spécialiste" avec Johnny Hallyday à la télé ce soir!
-Mmh, je ne sais pas, mmh... Qu'en a pensé The Great Mustache?"
Soyons réaliste : cette scène n'est jamais arrivée et n'arrivera probablement jamais.
Mais si vous vous posez quand même la question, Le Spécialiste, c'est nul, mais la scène finale vaut presque le coup de se taper le reste du film : alors qu'on pense que Johnny (qui s'appelle Hud dans le film) en a fini avec son histoire, qu'il a vengé son frêre, tué les méchants, commit un dernier acte anarchiste digne d'un Snake Plissken (bon, n'exagérons rien non plus, il brûle juste l'argent, alors que Plissken, lui, il éteint le monde), bam, des cowboys hippies ramassent des fusils et demandent à toute la ville de se foutre à poil. Comme ils sont quatre, et que la foule est très nombreuse mais pas armée, elle s'exécute. Et Hud, blessé au bras droit, à la jambe droite et peut être bien à l'arcade sourcilière droite, mais ça j'en suis moins sûr, Hud arrive fait fuir les hippies rien qu'en enfilant son gilet-côte de maille à l'envers. Et magistral, au milieu de tous ces gens nus, il prend la route sur son fier destrier. Générique de fin.
Voilà un film qui mérite une suite.
Bref, si vous ne savez pas quoi faire, et je sais que c'est le cas car c'est l'été et qu'il n'y a rien à faire l'été (y a que des rediffs de Max Pécas à la télé!), sauf si vous êtes un geek fortuné et que vous jouez à Starcraft 2, je vous invite à acheter auprès de votre libraire préféré la bande dessinée Scott Pilgrim.
Vous pouvez même l'acheter chez un libraire que vous n'aimez pas, on s'en fout en fait.
La quatrième de couverture le dit, Scott Pilgrim est la bande dessinée la plus cool du monde.
Et je crois que c'est vrai.
Alors que ça commence comme une bd indé intimiste sur la jeunesse désargentée canadienne, ça vire dans un réjouissant mélange des genres comme on en n'a jamais vu : références multiples au monde du jeu vidéo, au super héros, Bryan Lee O'Malley va même jusqu'à faire danser et chanter ses personnages (un peu comme à la fin de la Ligue des Gentlemen Extraordinaires Century, mais pas tout à fait), et tout ça de façon naturelle et fluide. C'est bien raconté, c'est bien écrit, et si le dessin peut rebuter certains, eh bien je n'ai pas d'arguments contre ça, quand je dis qu'une bd est bien, c'est qu'elle l'est, point.
Et en plus, si vous la lisez, vous pourrez frimer devant vos amis au ciné après la séance (ouais, l'adaptation devait sortir cet été, mais finalement sortira au mois d'octobre, je ne sais pas si c'est un bon signe) : "mouais, c'est assez fidèle à la bd."
(ce que je fais très souvent, car je suis un connard qui ramène sa science dès qu'il le peut.)